VOEUX DE LA PRESIDENTE ET DU DIRECTEUR GENERAL

Nous avons eu le plaisir de nous réunir lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, le 7 janvier 2025, pour partager nos ambitions pour l'année à venir.

Vous trouverez ci-dessous les discours de Mme ELVIRE GRIMAL- Présidente et de M François Clerget - Directeur Général, prononcés à cette occasion.

Vœux de Mme ELVIRE GRIMAL - Présidente :

"En préambule, je voulais vous dire que quand nous avons arrêté cette date du 7 janvier pour vous présenter nos vœux, nous y avons vu une concordance d’agendas sans faire le lien avec cette date anniversaire des attentats de Charlie Hebdo. Et pourtant 10 ans plus tard, c’est la même émotion qui nous étreint encore et qui ravive notre colère, notre volonté de nous opposer à tous les fanatismes et les violences qui les accompagnent. Le meilleur moyen de s’y opposer est de faire vivre nos valeurs qui en sont le plus sûr bouclier.

C’est pourquoi je suis heureuse de me retrouver ici parmi vous pour ce moment de convivialité traditionnel.

Comme à chaque fois, j’aime bien jeter un regard dans le rétroviseur de cette année 2024 que nous venons de quitter pour mieux m’ancrer dans cette année 2025 qui débute.

2024 fut une année riche en rebondissements politiques dont nous nous serions bien passés. Mais notre association tient bon malgré toutes les incertitudes et les inquiétudes qui en découlent et qui pèsent sur le monde associatif. Au vu du constat d’une situation budgétaire inédite de la France, nous ne pouvons que redouter les conséquences prévisibles des coupes franches qui nous menacent.

En dépit de cette situation, les professionnels de nos établissements ont fait preuve cette année encore d’un beau dynamisme qui leur a permis de mettre en œuvre les nombreux projets dont ils sont porteurs.

La Plateforme Inclusive CESDA a vu dès la rentrée de septembre la mise en place du PEJS (plateforme éducative pour jeunes sourds) au niveau des élèves de maternelle. Le développement de ce PEJS auquel les équipes de la PIC ont participé, doit se poursuivre en direction des primaires et du collège. Ce changement induit bouleverse quelque peu le fonctionnement de cet établissement

Nos 2 MECS se sont vu accorder des extensions pour l’accueil des fratries, ce qui était attendu depuis longtemps mais qui demande un grand investissement de tous les acteurs pour mener à bien la concrétisation du projet.

Investissement aussi des équipes, de leurs Directeurs et même des jeunes de ces dispositifs pour l’organisation du congrès régional de l’ANMECS. Ce fut un succès.

A noter un dialogue de bien meilleure qualité avec la Direction Enfance Famille du Conseil Départemental. Cependant, nous remarquons que le montant de la prime Ségur due à certains salariés des MECS n’a toujours pas été abondé par le Conseil Départemental contrairement à ce qui s’est fait pour le médico-social.

Notre association a donc décidé de mettre en pratique son slogan « La solidarité en action » et d’avancer les sommes dues en lieu et place du CD, sur nos fonds propres et sans assurance d’un éventuel remboursement !

Du côté du dispositif ESAT, l’année 2024 s’est caractérisée par évaluation interne brillement réussie, et l’engagement dans les dispositifs 1/3 lieu et PTCE

Après moultes négociations, l’Ensoleillade s’est vue attribuer la gestion directe de l’Unité Régionale de Répit

Pour sa part, le siège n’a pas été de reste, notamment dans les travaux QVCT, ESMS numériques. La Direction Financière a su faire face à l’absence prolongée de son Directeur, qui suivait les choses de son lit de souffrance

Le secteur Vacances Loisirs se redresse peu à peu, grâce aux efforts des Responsables de centres et de Joséphine Grave qui pilote l’ensemble. La vente du centre des Angles, bientôt effective, va nous permettre de réfléchir à de nouveaux projets.

En Novembre, un séminaire rassemblant élus et professionnels de ce secteur au niveau ARPEP a eu lieu à Malibert. Occasion de faire le point sur les projets communs en cours et à venir.

Novembre a aussi été le moment pour l’ensemble des dispositifs de nous présenter le fruit du travail d’une année sur le thème de l’art et de la culture.

Ce fut la Journée de formation institutionnelle PEP Art sous-titrée « L’art est public. »

Un moment riche en émotions, tant les personnes accompagnées, jeunes et moins jeunes la MAS nous ont étonnés par leur inventivité, leurs réalisations.

Beau moment de valorisation d’un travail au long cours ce qui n’occulte pas le travail de fond. Nous avons été bluffés dernièrement par la qualité du document réalisé par les jeunes du SAJ de la MECS LTR sur la mémoire tsigane dans notre région.

Mais nous sommes tout autant admiratifs de ce qui se fait dans les équipes et que les Directeurs des Dispositifs et du siège, sous la houlette de notre DG, ne manquent pas de nous présenter. Je pense en particulier à la réflexion menée au sujet de l’auto-détermination et qui s’est concrétisée par des documents permettant à toute personne accueillie d’affirmer ses choix.

Les administrateurs ne sont pas en reste quand il s’agit de mettre en actes les valeurs associatives. Nous avons désormais une référente Laïcité, en la personne de notre Secrétaire Générale, Jocelyne Navarro, chargée de faire le lien avec les établissements pour toute question sur ce sujet.

Le partenariat administrateurs/professionnels est également à l’œuvre au travers de notre présence aux commissions finances, au Comité éthique, à l’élaboration de projets européens…

Bref, une association vivante malgré le contexte politique chaotique dans le monde. : Des guerres en Ukraine, Gaza, Liban, Syrie

Recul de ce qui reste des droits des femmes en Iran et surtout en Afghanistan.

Recul aux USA avec la suppression dans plusieurs états du droit à l’avortement. Un point positif tout de même : l’avancée de la prise de conscience du droit des femmes à disposer de leur corps après le procès des viols de Mazan et le courage de Gisèle Pellicot.

Autre procès important, celui des assassins de Samuel Paty qui relance les débats autour de la compréhension du principe de Laïcité.

 Enfin plus près de nous, le choc du cyclone Chido à Mayotte qui révèle au grand jour les failles de ce département qui n’en a que le nom.

Et le tout dans une France déboussolée avec 4 ministres de l’Education Nationale en un an et des oublis criants : le handicap dans le gouvernement Barnier et la protection de l’Enfance dans le gouvernement Bayrou. Oublis vite réparés mais parlants.

Le président de la République, dans son discours de vœux aux français a souhaité nous voir unis, déterminés, fraternels, solidaires. En quelque sorte il a décrit ce que nous essayons de faire vivre à notre modeste mesure !

Face à des puissants, à des gouvernants qui semblent hors sol, uniquement guidés par des egos surdimensionnés, qui pérorent sur des sujets du quotidien qu’ils ne connaissent pas, qui regardent sans voir, c’est à nous citoyens de poursuivre vaille que vaille nos actions.

Dans les années précédentes, je nous ai souhaité de rêver, de résister aussi. Il nous faut maintenant nous rassembler. Et surmonter notre colère ou notre indifférence, et je ne sais ce qui est le pire des deux…

Il y a un mot que je voulais évoquer ce soir. C’est le mot UBUNTU : Pour les geeks, et il y en a sûrement parmi vous, c’est le nom d’un logiciel libre. En vérité c’est un mot bantou, qui signifie à peu près « faire une communauté meilleure ». c’est-à-dire réconcilier l’humanité.

Ubuntu, voilà un mot porteur du projet le plus ambitieux qui soit, un mot porteur de l’espoir dont le monde a tant besoin, un mot qui trouve toute sa place au moment d’énoncer des vœux !

Mais je ne voudrais pas que vous ne reteniez de mon propos que la colère ou le désenchantement. Si je suis parmi vous c’est que je crois encore au pouvoir de l’action collective des personnes de bonne volonté.

Ce matin, la radio nous rappelait le titre d’un livre posthume de l’économiste Bernard Maris tué à Charlie Hebdo : « Souriez, vous êtes français ».

Aussi, comme le pire n’est jamais sûr et que nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise, je voudrais terminer mon propos par quelque chose de plus léger.

Je suppose que certains d’entre vous ont entendu ou remarqué que 2025 serait une année carrément parfaite car 2025 est un carré parfait (45x45). La précédente année parfaite a eu lieu en 1936 et la prochaine sera 2116. A 1ère vue, ce sera la seule année parfaite de notre vie.

Alors, faisons que cette année, faute de perfection, soit meilleure que la précédente.

Bonne année à toutes et tous !"

Vœux de M François Clerget - Directeur général :

"Lorsque l’on observe autour de nous, on sent confusément une tonalité de résignation, de démission devant une actualité anxiogène.

Vous avez, l’expression qui illustre ça :

"A quoi bon"

Une chanson dépassée a évoqué : A quoi ça sert ; à quoi bon ???

C’est un aquoiboniste

Un faiseur de plaisantristes

Qui dit toujours à quoi bon

A quoi bon Un aquoiboniste

Qu’a pas besoin d’oculiste

Pour voir la merde du monde

A quoi bon

Alors oui,

Lorsque nous regardons le monde qui nous entoure, toutes les souffrances prodiguées, par l’être humain envers d’autres êtres humains ; tout particulièrement prodiguées par des Hommes à des Femmes ; le sentiment pourrait être de se protéger et de se retrancher derrière cet « aquoibonisme »

Baisser les bras et faire la planche en quelque sorte.

Mais quel sens aurait alors la Vie ?

Notre vie ?

Il parait que l’une des particularités de l’être humain est de faire société. Qui dit Société dit collectif bien compris ;

La société n'est pas une simple somme d'individus, tous les sociologues, Durkheim en tête, nous l’ont montré. Du fait notamment que la société, le collectif, dépassent infiniment l'individu dans le temps comme dans l’espace.

Mes vœux pour 2025 sont à la fois d’une simplicité et d’une complexité sans nom : travailler collectivement à retrouver le sens du collectif.

Avoir le sens du collectif, c'est simple comme bonjour. D’ailleurs se dit-on encore bonjour ? C’est savoir écouter l'autre, éprouver un minimum d'empathie, être solidaire, avoir l'envie profonde que chacun s'épanouisse au contact de l'autre au sein des diverses sphères au sein desquelles il évolue.

Puisque j’ai introduit ce petit texte par une courte citation, en voici une seconde pour le conclure, plus contemporaine, de Grand corps malade

"À force de ne plus croire en rien, c'est la vie qui désespère

S’ils ne veulent pas le reconstruire le nouveau monde, on se mettra au boulot

Alors faudra se regarder, se redécouvrir, jamais se quitter

On ne va rien lâcher, on se mettra au boulot,

Il faudra de l'utopie et du courage."

Et nous remercions Kimberley pour la réalisation de notre carte de vœux associative !